quarta-feira, 14 de março de 2018

Marielle Franco, une voix des favelas de Rio étouffée par les balles


Marielle Franco, une voix des favelas de Rio étouffée par les balles
Par AFP — 15 mars 2018 à 20:10 (mis à jour à 20:12)



Funérailles de Marielle Franco , conseillère municipale assassinée à Rio de Janeiro, le 15 mars 2018
Photo Mauro Pimentel. AFP  


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Marielle Franco, une voix des favelas de Rio étouffée par les balles

Née dans une favela, Marielle Franco, conseillère municipale de gauche de Rio de Janeiro, était un symbole de la lutte des femmes noires brésiliennes contre le racisme et la violence policière avant de se faire assassiner à 38 ans.

Mercredi soir, la voiture où elle se trouvait a été criblée de balles, en plein centre-ville.

La jeune femme, qui vivait avec sa compagne à Tijuca, quartier de classe moyenne de Rio, laisse une fille de 19 ans.

La dernière image de Marielle Franco est une vidéo sur son compte Facebook dans laquelle on la voit participer un débat public dans le quartier Bohême de Lapa.

La conseillère municipale y apparaît vêtue d’un débardeur bleu et d’un pantalon à fleurs, arborant une coupe afro et des cheveux teints en blond, à l’écoute d’autres jeunes femmes noires comme elle qui racontent leurs expériences.

«Marielle était souriante, forte, sûre d’elle et avait les pieds sur terre. Elle regardait les gens des yeux et savait qu’elle était différente des autres élus qu’elle côtoyait», explique à l’AFP Marcela Lisboa, productrice culturelle et amie de longue date de la conseillère municipale, avec qui elle a longtemps milité au sein du Parti de gauche socialisme et liberté (PSOL).

- Fusillades meurtrières -

«Femme, noire, mère et issue de la favela de Maré». C’est ainsi que Marielle aimait se présenter.

Maré, c’est une des favelas les plus violentes de Rio, située au nord de la ville, non loin de l’aéroport international.

Ce vaste quartier peuplé de 140.000 habitants vit depuis des années au rythmes des fusillades, entre guerres des gangs de narcotrafiquants et interventions musclés des forces de l’ordre qui tentent de s’interposer.

La vie de Marielle Franco a basculé quand une de ses amies a été fauchée par une balle perdue lors d’une des ces fusillades, peu après leur inscription dans un cours préparatoire à l’université destinée aux jeunes des favelas.

C’est à ce moment-là qu’elle a décidé de se consacrer à la défense des droits de l’homme.

La jeune carioca a dû interrompre ses études après être tombée enceinte à 18 ans, mais s’est accrochée en prenant des cours du soir.

Elle a fini par obtenir une bourse pour étudier dans l’université catholique PUC, une des plus prestigieuse, où elle a décroché un diplôme de sociologie, avant de se spécialiser dans l’administration publique .

Marielle s’est ensuite fait un nom en tant que militante associative, avant s’engager en politique auprès du PSOL.

En 2006, elle est devenue assistante parlementaire de Marcelo Freixo, député emblématique qui a reçu de nombreuses menaces de mort après avoir dirigé une commission parlementaire sur les milices paramilitaires qui sèment la terreur dans certaines favelas.

- Élection inespérée -

Dix ans plus tard, la jeune femme a décidé de faire le grand saut et présente sa candidature au Conseil municipal, avec un résultat qui dépasse ses espérances.

Avec plus de 46.000 voix, elle est arrivée au cinquième rang des conseillers ayant obtenu le plus de voix.

«Je ne m’attendais pas à recueillir plus de 6.000 voix. Je suis très heureuse parce que c’est une réponse dans les urnes à ceux qui veulent nous éloigner des débats, nous, les femmes noires des favelas», avait-elle affirmé dans un entretien au journal étudiant de la PUC après son élection.

Au conseil municipal, elle a notamment présenté un projet de loi pour que la ville recense les statistiques de violences contre les femmes.

Marielle Franco s’est aussi élevée contre la décision du président brésilien Michel Temer de confier en février à l’armée la sécurité de Rio pour tenter de contenir l’escalade de la violence.

Il y a deux semaines, elle avait été désignée rapporteur d’une commission créée par le Conseil municipal pour surveiller d’éventuels abus des militaires.

Un sujet qui lui tenait particulièrement à coeur: en 2014 et 2015, la favela de Maré avait été occupée par les soldats et de nombreux habitants avaient dénoncé diverses exactions.



AFP

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