Je souhaite adresser mes remerciements les plus sincères au professeur
Jacques Malezieux (Paris).
Les friches urbaines sont essentiellement la résultante d’un passé lié à la grande période industrielle courant du XIXème siècle au début du XXème siècle. Les friches ferroviaires, plus spécifiquement, t
émoignent physiquement d’une activité qui a été fortement attachée à l’industrie.
Le réseau ferré et les gares de marchandises ont étéconstruits avant tout pour faciliter la mobilité des marchandises et des salariés, et,notamment, la desserte en matières premières et produits finis des ateliers, des usines et des agglomérations urbaines.
Les gares ont donc été édifiées soit en ville, soit près de zones industrielles éloignées du centre des agglomérations, sur des emplacements peuremarquables et isolés du tissu urbain, à l’époque du moins - raison pour laquelle ces équipements occupaient de vastes terrains sans réel intérêt foncier. C’est avec la désindustrialisation que les caractéristiques de ces espaces ont subit progressivement des mutations importantes et successives. Un grand nombre d’industries ayant périclité ou ayant été transférées aux nouvelles périphéries des agglomérations,certaines gares n’ont plus été utilisées; parallèlement, d’autres réseaux ferrés ont étéaménagés en prenant en compte d’autres logiques de localisation. Cette transformation a induit une reconfiguration des territoires.
Elle a mis en évidence l’inutilité des anciennes gares et des voies ferrées. L’interruption des activités ferroviaires a ainsi pu potentiellement provoquer deux situations contrastées:
1) l’émergence d’une fonctionnalité distincte, soit éphémère ou soit plus durable, du moins à court terme;
2) le délaissement pur et simple du terrain, cette dernière option restant déterminée par lachronologie des événements affectant le site (ainsi, la zone de friche peut demeurer plusieurs décennies intacte, alors qu’autour d’elle la ville continue à croître en cernantparfois l’ancienne gare). C’est dans cette seconde situation que la zone ferroviaire, initialement localisée à l’extérieur de la ville, au moment de son fonctionnement, occupe, alors qu’elle est devenue friche, une place centrale dans la ville agrandie. Ce processus de mutation urbaine n’est pas exceptionnel dans les villes où une croissanceurbaine accélérée associée à une planification urbanistique souvent insuffisante, engendre l’apparition de vides urbains de tout type. Il est alors facile de repérer de vastes zones industrielles délaissées, ainsi que des friches ferroviaires - voire parfois aéroportuaires - dansle centre des villes où elles s’étendent communément sur plusieurs hectares.
Nenhum comentário:
Postar um comentário