Une cinquantaine de parlementaires sont soupçonnés d'avoir bénéficié de pots-de-vin versés pour l'attribution de juteux contrats. La Cour suprême du Brésil a donné son feu vert, vendredi 6 mars au soir, pour qu'une enquête s'ouvre sur l'implication de dizaines de parlementaires dans le scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière Petrobras.
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Au total, ce sont 49 hommes politiques qui sont nommés dans l'enquête sur un système généralisé de pots-de-vin. La compagnie publique Petrobas aurait ainsi versé pendant des année de l'argent à au moins 25 députés, six sénateurs et trois gouverneurs, principalement dans le camp du gouvernement, aux mains du Parti des travailleurs (PT, gauche) de la présidente Dilma Rousseff, selon les déclarations de certains « repentis » ayant filtré dans la presse.
Le PT a affirmé, dans un communiqué, que « tous les dons en argent que le parti a reçu sont légaux » et qu'il « est fier de diriger des gouvernements qui combattent la corruption de façon implacable ».
« Des indices d'illégalité »
Le procureur général de la République, Rodrigo Janot, avait fait état mardi soir d'une liste de 54 personnes qui pourraient faire l'objet d'une enquête, sous couvert du secret de l'instruction. Il avait demandé à la Cour suprême de lever le secret pour déterminer les responsabilités dans ce retentissant scandale. Les malversations auraient généré un manque à gagner de 4 milliards de dollars en 10 ans pour la compagnie phare du pays.
Rodrigo Janot, procureur brésilien qui a demandé que l'enquête sur l'affaire Petrobras puisse se pencher sur l'implication decertains parlementaires.
Petrobras : la direction et la présidente du groupe pétrolier démissionnent
Eclaboussé par un énorme scandale de corruption, le groupe brésilien Petrobras, annonce la démission de sa présidente Graça Foster et celle de l'ensemble de la direction du groupe. Le conseil d'administration de Petrobras, un des géants mondiaux du pétrole, se réunira vendredi pour élire une nouvelle direction. Trente neuf personnes, entrepreneurs et ex-directeurs de la compagnie pétrolière, font actuellement l'objet d'une enquête pour corruption autour du géant pétrolier. Aucune mise en accusation n'a encore été prononcée. La police brésilienne estime que le réseau de corruption aurait détourné quatre milliards de dollars en 10 ans.
La Cour suprême a également autorisé la levée de l'immunité parlementaire de certaines des personnalités impliquées. Parmi les personnes soupçonnées figurent les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, tous deux membres de la coalition gouvernementale.
« Mes relations avec le pouvoir public n'ont jamais dépassé les limites institutionnelles », a réagi Renan Calheiros, président du Sénat accusé par le parquet de « pratique présumée de crimes de corruption passive qualifiée et de blanchiment d'argent ». « Transparence et rien à craindre » a twitté, quant à lui, le président de la Chambre basse, juste avant la diffusion de la liste.